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Ah, l’apprentissage en Suisse… C’est un modèle qui fait souvent parler de lui, surtout quand on regarde les taux de chômage chez les jeunes. En Suisse, il est étonnamment bas, et beaucoup attribuent cela à leur fameux système d’apprentissage. Alors forcément, on se pose la question : La France devrait-elle s’en inspirer ? Entre nous, c’est une idée qui revient souvent dans les discussions, notamment quand on se penche sur la problématique de l’insertion professionnelle des jeunes en France. Mais avant de dire « oui » ou « non », voyons ce qui se cache réellement derrière ce modèle et si on peut vraiment l’appliquer chez nous.

Le modèle suisse de l’apprentissage : c’est quoi exactement ?

Si tu n’es pas familier avec le système suisse, laisse-moi te donner un aperçu. En Suisse, l’apprentissage est une voie royale pour entrer dans le monde du travail. On parle d’un système dual, c’est-à-dire que les jeunes passent une partie de leur temps à l’école et l’autre en entreprise. Un vrai mix entre théorie et pratique. Pour eux, c’est presque une évidence que l’apprentissage n’est pas une voie « de seconde zone » – c’est même le chemin suivi par la majorité des jeunes. En fait, plus de 60 % des élèves suisses choisissent cette voie après l’école obligatoire, alors qu’en France, on associe encore souvent apprentissage et « solution par défaut ».

Le gros avantage du modèle suisse, c’est qu’il est directement connecté au marché du travail. Les entreprises jouent un rôle central dans la formation des apprentis, et ça leur permet de former des jeunes à leurs besoins spécifiques. Pas de décalage entre la formation théorique et les compétences demandées sur le terrain. Et honnêtement, c’est assez malin, non ? Plutôt que d’apprendre des concepts parfois déconnectés de la réalité, les jeunes suisses apprennent « en faisant ». Ils acquièrent des compétences pratiques et concrètes, tout en se créant un réseau professionnel.

Et en France, où en est-on ?

En France, l’apprentissage a longtemps eu une image un peu négative. Tu te souviens sûrement de ces préjugés qui disaient que l’apprentissage était réservé à ceux qui n’étaient pas assez « bons » pour suivre une voie générale ou universitaire. Heureusement, ça commence à changer. Avec les réformes récentes et les efforts pour valoriser l’apprentissage, de plus en plus de jeunes et d’entreprises s’y intéressent. Mais on est encore loin de la culture suisse où l’apprentissage est véritablement ancré dans les mentalités. C’est bien dommage car il y a tellement de personnes talentueuses dans l’hexagone, notamment dans le bâtiment. En plus de cela, il y aura une pénurie d’artisans dans les prochaines années. Les jeunes ne sont plus attirés par les métiers tels que la charpente, la menuiserie, la maçonnerie, etc.

En France, l’apprentissage reste souvent vu comme une alternative plutôt qu’une voie de premier choix. Et ça, c’est un vrai frein. Il faut dire que notre système éducatif est encore très axé sur la voie académique, avec une forte pression pour obtenir le bac, puis un diplôme universitaire. D’ailleurs, combien de fois a-t-on entendu la phrase : « Si tu veux réussir, il faut aller à la fac » ?

Peut-on copier le modèle suisse ?

Alors, la question se pose : est-ce que la France devrait tout simplement copier le modèle suisse ? Pas si simple. Il y a des différences culturelles et structurelles entre les deux pays qui rendent une « copie conforme » compliquée. Déjà, en Suisse, il y a un véritable partenariat entre les entreprises et les écoles. Les entreprises jouent un rôle actif dans la formation des apprentis, et elles y voient un intérêt direct. En France, bien que les choses évoluent, beaucoup d’entreprises restent encore frileuses à l’idée de s’investir autant dans la formation des jeunes.

De plus, le système éducatif suisse est très décentralisé. Chaque canton (l’équivalent de nos régions) a une certaine autonomie en matière d’éducation. Cela permet d’adapter les formations aux spécificités locales et aux besoins du marché du travail. En France, malgré les réformes de décentralisation, on reste encore très centralisé. Introduire un système aussi flexible que celui de la Suisse nécessiterait un changement en profondeur de notre approche de l’éducation et de la formation.

Les avantages d’un modèle à la suisse

Pourtant, il y a de réels avantages à s’inspirer du modèle suisse. D’abord, l’apprentissage permet une transition plus douce entre l’école et le monde du travail. En France, cette transition est souvent brutale. Beaucoup de jeunes sortent de leurs études avec un diplôme en poche, mais sans expérience pratique. Résultat : ils peinent à trouver un emploi, et les entreprises hésitent à embaucher des jeunes sans expérience. Avec un modèle d’apprentissage, les jeunes arrivent sur le marché du travail déjà formés et opérationnels. Et ça, ça change tout !

Ensuite, il y a l’adéquation entre les compétences enseignées et les besoins des entreprises. En Suisse, grâce à l’apprentissage, les jeunes sont formés à des métiers qui recrutent. En France, malgré les efforts pour mieux orienter les jeunes, il y a encore un écart entre les diplômes obtenus et les besoins du marché de l’emploi. Il n’est pas rare de voir des jeunes diplômés sans emploi, tandis que certaines entreprises peinent à recruter dans des secteurs en tension.

Alors, que faire ?

Est-ce que la France doit suivre le modèle suisse ? Pas forcément en le copiant intégralement, mais en s’en inspirant, oui, clairement. Il y a de bonnes pratiques à prendre, comme la valorisation de l’apprentissage dès le plus jeune âge, l’implication plus forte des entreprises dans la formation, ou encore l’adaptation des cursus aux réalités locales et économiques. En même temps, il faut garder à l’esprit que chaque pays a ses particularités, et qu’un modèle qui fonctionne en Suisse ne fonctionnera peut-être pas exactement de la même manière en France.

Mais franchement, imagine un instant un système où les jeunes arrivent sur le marché du travail avec une vraie expérience, des compétences directement utilisables et un réseau déjà établi dans leur domaine. Pas mal, non ?

Et toi, tu en penses quoi ?

C’est un sujet vaste, et il y a probablement encore beaucoup à dire. Mais entre nous, je pense que la question mérite d’être posée : est-ce qu’on ne gagnerait pas tous à valoriser davantage l’apprentissage en France, à le sortir de son image « plan B », et à s’inspirer de ce qui marche chez nos voisins suisses ?